MAWLAYA ABDOU AZIZ SY AL - AMIN AT- TIJANI

MAWLAYA ABDOU AZIZ SY AL - AMIN AT- TIJANI

« Les dérives notées dans le langage politique risquent de conduire à la catastrophe »

La crise des valeurs est très profonde au Sénégal. Et, si l’on y prend garde, les dérives notées dans le langage politique risquent de conduire directement vers la catastrophe. C’est la crainte exprimée, hier, à Tivaouane par Abdoul Aziz Sy Al Amine, le porte-parole de la confrérie tidiane, qui recevait les responsables du Collectif pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et les discriminations (CORAX).

À l’occasion de la rencontre hier, à Tivaouane entre Serigne Abdoul Aziz Sy Al Amine et les responsables du Collectif pour la lutte contre le racisme, la xénophobie et les discriminations (Corax), un diagnostic très profond a été fait sur la situation actuelle du pays, surtout sur le plan de la perte de certaines valeurs. Sur ce, d’ailleurs, le guide religieux a affirmé que le Sénégal était un pays à reconstruire, tellement la confusion s’y est installée. Selon lui, le mensonge et la quête de l’argent sont érigés en règle de vie au quotidien, ce qui fait que le bavardage a pris le dessus sur toutes les autres considérations. 

Le résultat est que des attaques fusent de partout et personne n’est épargné. « La démocratie ne veut pas dire que chacun dit et fait ce qu’il veut ». Et Al amin d’ajouter que chacun a le droit d’affirmer son appartenance politique, religieuse et confrérique, mais il y a des normes et des limites à ne pas franchir. Toujours selon le porte-parole du Khalife de Tivaouane, les déclarations incendiaires entendues à longueur de journée sur le champ politique, ne cadrent pas avec la tradition du Sénégal. « Du temps des grands hommes comme Léopold Sédar Senghor, Galandou Diouf, Blaise Diagne…, le choc des ambitions politiques s’exprimait toujours dans la tolérance », rappelle-t-il. Et les discours à la limite racistes et xénophobes entendus actuellement n’existaient pas.

L’illustration en est donnée par le fait que de grands chefs religieux musulmans ont toujours soutenu Senghor, alors qu’il était catholique et appartenait à une minorité ethnique. Pour lui, les chefs religieux et coutumiers, les hommes politiques sont interpellés et il urge de faire quelque chose, avant qu’il ne soit trop tard. Pour Latif Aïdara, conseiller du chef de l’Etat et membre du Collectif, c’est tout le sens de la démarche des initiateurs du Corax, qui se veut une structure de veille et d’alerte, pour attirer l’attention de tout le monde sur les dangers, qui guettent notre pays. 

À l’en croire, les dérives sur le plan du langage politique sont manifestes et, faute d’arguments convaincants, certains n’hésitent pas à user d’un discours xénophobe, traiter leurs adversaires d’étrangers et leur reprocher d’appartenir à telle ou telle autre ethnie. Le Corax, dit-il, a établi un calendrier de rencontres avec tous les chefs religieux et coutumiers, les leaders politiques…. Ainsi, avant Tivaouane, ils se sont rendus à Touba pour rencontrer El Hadji Bara Falilou Mbacké. Ils ont également rencontré Ousmane Tanor Dieng et déjà pris rendez-vous avec Jean Paul Dias.

 

Mbaye SAMB

lasquotidien.com



30/07/2012
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