MAWLAYA ABDOU AZIZ SY AL - AMIN AT- TIJANI

MAWLAYA ABDOU AZIZ SY AL - AMIN AT- TIJANI

SERIGNE BABACAR SY EST UN HOMME A CHEVAL SUR DEUX SIECLES : viatique pour le 21ieme siècle

Né en 1885 (au n°42, Rue André LEBON, récemment rebaptisée Rue Aboubacar SY) à Saint-Louis du Sénégal, d’El hadj Malick SY et de Sokhna Rokhaya Ndiaye, Seydi Ababacar SY a vécu 72ans. Il passa les 35 dernières années de sa vie exemplaire à TIVAOUNE où il repose, pour l’éternité, depuis cette matinée inoubliable du lundi 25 Mars 1957 où il rendit l’âme aux premières heures du jour, dans les appartements de son illustre épouse, Sokhna Astou KANE.

Autorité fascinante, Serigne Ababacar SY n’était pas exubérant, mais couvait en lui une étonnante capacité attractive qui ne laissait guère indifférent. Son élégance dans le geste, son port vestimentaire altier et princier, sa démarche calme et souveraine, son haut lignage intellectuel et son  intelligence vivante, sa politesse exquise et son autorité courtoise, sa fermeté mesurée et son extraordinaire souplesse en faisaient, plus qu’un missionnaire écouté et obéi, un diplomate accompli, séduisant et fascinant, qui savait analyser, anticiper, communiquer et convaincre.  

 Frappées par l’essor de sa pensée, le rayonnement de son charisme et sa conception moderne du monde, les autorités coloniales de son époque n’hésitaient pas à le consulter et à s’appuyer sur lui pour faire passer leurs différents messages destinées aux populations du Sénégal des profondeurs avec qui il était en contact permanent par le biais des « Dahira » qu’il a créées, pour la première fois dans notre pays, en 1927.

 Serigne Ababacar SY affectionnait « la langue de KOCC BARMA », c'est-à-dire ce « Ouolof » pur qu’il manipulait aisément, combinant, avec dextérité, les métaphores et la dialectique des innombrables couples associés :                                              

 -Adji Makka (pèlerinage sacré à la Mecque) # dèm Makka (voyage d’affaires ou tourisme) ; 

  -Nitou Yalla (un saint) # Serigne (charlatan) ;  

  -Rénndi (sacrifier suivant des règles) # réy (tuer =immoler), etc

Ces sagesses de Serigne Ababacar  SY, recueillies comme de succulents fruits mûrs, faisaient, à la fois, des émules et des adeptes, heureux de se rendre à Tivaouane pour s’abreuver aux sources intarissables d’une eau pure et limpide,  chaque jour plus abondante et plus délicieuse.

Son érudition sans limites, sa diplomatie efficace, sa grandeur d’âme et sa noblesse l’élevait au rang de Grand Seigneur de la pensée humaine et affirmaient sa capacité intrinsèque de prendre le relais de son défunt père, Seydi El hadj Malick SY (rta).

 Faut –il le rappeler, Serigne Babacar SY était, à la fois l’Ami sincère, le Confident écouté et le collaborateur loyal d’Elhadj Falilou MBACKE ibn Khadimou Rassoul de Touba et Elhadj Seydou Nourou TALL, petit fils du vénéré Elhadj Oumar Foutiyou TALL, de Cheikh Sidy Lamine KOUNTA de NDIASSANE dont il épousa une sœur, Sokhna Marième KOUNTA, de Baye NIASSE de KAOLACK, de Baye Laye de YOFF, de Serigne Thiénaba et de son beau père, Elhadj Abdoul Hamid KANE de KAOLACK, pour ne citer que ceux-la.

De même, il développa des rapports particuliers et des liens très étroits avec certaines villes autres que Tivaoune :                                                                                       

    Saint-Louis (sa ville natale) ;                                                                                          

    Rufisque où repose Sokhna Oumou Khairy SALL, mère de son  fils aîné, Seydi     Mouhamadou Moustapha SY Jamil ;                                                                          

   Et Dakar où, avec la collectivité Léboue, il comptait des alliés sûrs comme son ami Elhadj Pèdre Diop, son beau frère Elhadj Amadou Assane NDOYE et Elhadj Abdou Cogna SALL qui, jusqu’à sa mort, présidait aux destinées du Dahiratoul Kirame.  

 Serigne Babacar SY est un grand Penseur, d’une maturité précoce chez qui, contrairement aux autres philosophes, on ne distingue pas d’œuvres de jeunesse et de maturité, encore moins les thèses catégorielles soutenues par les plus éminents intellectuels des 19ieme et 20em siècles.                                                      

Dans ses élégies, aucun signe ne laisse penser à son royaume d’enfance. En philosophie anticonformiste, Serigne Babacar  a réussi à transformer, de fond en comble, la mentalité et le comportement du talibé Tidiane dont il voulait qu’il fût un model idéal, par ses cinq recommandations fondamentales que l’on connaît bien qu’il ne ratait jamais l’occasion que lui offrait  une ziarra pour les rappeler aux disciples de son père.

Ses cinq(5) recommandations appelées « diuromi ndengkanéem ya » sont :                      

               notre religion, « sunu diiné » = (l’islam, la Vraie religion d’Allah ») ;                            

  notre confrérie, « sunu tarixa » =(le Tidianisme tel qu’enseigné par son fondateur) ;                                                                                                                                                  

  nos metiers, « sunuy mecce » = le travail qui libère, anoblit et ennoblit l’homme)                                                                                                                                              

              nos dahira, « sunuy dahira » =( associations ou organisations confreriques)                                                -nos pèlerinage à Tivaoune, «      

               sunuy yoonu Tivaouane ».           

    Aux talibés qui venaient constamment s’abreuver à la source douce de sa sagesse mielleuse, il affirmait, sans ambages, sa certitude que ceux qui respectaient scrupuleusement ses recommandations seront comptés, demain, parmi les bienheureux élus de Dieu que Seydi Elhadj Malick SY conduira devant Le Créateur  des Mondes et son Messager, le jour de la Résurrection et du Jugement Dernier.                                                                                                                    L’essentiel de sa mission et la subsistance de ses enseignements se résumaient à réaliser l’homme intégral, capable de s’élever au dessus de son animalité et de se hisser, par la réflexion judicieuse, au rang des «  Plus Belles Œuvres  de Dieu ».                                                                                                                           Profondément croyant en Dieu, intensément pratiquant de l’islam, adepte inconditionnel du prophète Seydina Mouhammad ibn Abdallah (psl),Disciple soumis de Seydi Cheikh Ahmed Tidiane Chérif, Admiratif de Cheikhou Oumar Foutiyou TALL  qui exerça sur lui une attraction fascinante, Véritable Serviteur de son père et maître, Seydi Elhadj Malick SY dont il aimait parler avec respect et affection, Serigne Babacar Sy était, incontestablement, un Erudit hors pair et nul mieux que son fils Serigne Cheikh Ahmed Tidiane SY al Mactome n’est placé pour nous parler du premier khalif de Maodo.  

 



25/03/2013
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